LE SON DU DISQUAIRE 

Face B, disquaire à Gignac, partage ses coups de cœur musicaux en proposant, au gré de ses envies, un morceau à écouter. Passionné et éclectique, il vous donne rendez-vous certains soirs de concerts pour prolonger l’expérience musicale. Une belle occasion de découvrir des pépites et d’échanger autour de la musique !

 

TEMPLE OF THE DOG

Seattle, au début des années 90 c’est l’émergence d’un phénomène musical, le Grunge.
TEMPLE OF THE DOG, album unique sorti en 1991, issue de de la réunion de certains membres des deux groupes en devenir, SOUNGARDEN et PEARL JAM, en hommage au chanteur Andrew Wood décédé d’une overdose quelques mois plus tôt.
Evidemment, vu le contexte dans lequel furent composés les morceaux de cet album, nous avons ici essentiellement des ballades bien sombres et rageuses. Mais quelles ballades ! De celles qui filent des frissons. Say Hello 2 Heaven, Call Me A Dog où un piano s’invite, Times Of Trouble où cette fois-ci, c’est un harmonica qui est de la fête, All Night Thing et son orgue dégagent toutes une force émotionnelle assez rare.
Cet album montre que jouer de la musique peut être motivé par autre chose que l’appât du gain. Il montre des musiciens sincères dans leur démarche, des musiciens pétris de talent qui jouaient avec leurs tripes et qui n’ont jamais cherché à obtenir la gloire. C’est elle qui les a rattrapés.
L’interprétation est au top, chaque musicien jouant avec énormément de sentiment. On sent que ces gars ont cherché avant tout à se faire plaisir, pour dire une dernière fois au revoir à leur ami.
Vous l’aurez compris Temple Of The Dog est l’un des plus beaux témoignages de cette scène de Seattle sur le point d’exploser à la face du monde.

KIM DEAL "Nobody Loves you More"

Depuis la fin des Pixies, on ne peut pas dire que Kim Deal ait, contrairement à Frank Black, vampirisé l’espace médiatique et discographique. Il y a eu bien entendu le boulet de canon des Breeders (avec sa soeur Kelley) puis… plus rien, ou si peu. Pas d’échappée solitaire, ni de collaboration opportuniste, ni de come-back retentissant pour satisfaire son ego, son compte en banque ou ses caprices musicaux. Une présence en pointillés qui a sans doute contribué à installer une forme de légende, entretenir une aura indéniable, sans entamer son crédit artistique, la discrétion étant la marque des plus grands.

Et c’est là tout l’attrait de ce premier album, qui sait à la fois jouer sur la nostalgie et satisfaire nos attentes d’amateurs de rock alternatif des 90’s, tout en apportant une bonne dose de surprises. La plus grosse ? Cette voix impeccable, mutine la plupart du temps, mais aussi rageuse et âpre, qui prend le pari de nous embarquer où elle veut, quand elle veut et comme elle veut. Nobody Loves You More n’est certes pas révolutionnaire mais reste impeccable de bout en bout et confirme que celle qui a influencé plusieurs générations de musiciens et peut encore tenir en respect toute la jeune scène actuelle. A 63 ans la dame réussit son premier voyage en solitaire !

 

Albums disponibles chez FACE B
11 Rue Caminade, 34150 Gignac